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Plantation et entretien – Nos conseils

Les Nénuphars rustiques
Sunfire

Le nénuphar (Nymphaea) fait partie des plantes pratiquement incontournables dans un bassin. Parmi ses nombreuses qualités, on peut citer entre autres, la diversité des coloris disponibles, sa longue période de floraison et sa facilité d’entretien qui le rend accessible à tout amateur. L’ombrage qu’il procure avec son feuillage permet également de réguler la température de votre bassin. Voyons à présent comment profiter facilement de cette plante.

Le développement

Le nénuphar se propage au moyen de tiges souterraines plus ou moins conséquentes. Ces tiges que l’on appelle des rhizomes peuvent avoir un aspect et une croissance un peu différente en fonction des variétés. On parle de « type » de rhizome.

Certains seront de forme allongée et traçants (rhizome de type Odorata ou Tuberosa par exemple), alors que d’autres se développeront de manière plus compacte et ressembleront à une pomme de pin (rhizome de type Pineapple ou Marliac entre autres).

Rhizome de type Odorata

Rhizome de type Pinapple

Nénuphar miniature

Grand Nénuphar

De ce fait, les nénuphars avec des rhizomes traçants peuvent demander un contenant un peu plus large que les non-traçants. La variété que vous aurez sélectionnée sera également déterminante pour le choix de la taille du support de plantation, en fonction de la catégorie à laquelle elle appartient.

Un nénuphar miniature se contentera d’un volume de quelques litres, alors qu’une variété à grand voir très grand développement pourra couvrir plusieurs mètres carrés au bout de quelques années.

Le contenant

En dehors de ces aspects de croissance et de développement, il n’y a absolument aucune restriction en ce qui concerne le contenant. La seule limite sera celle de votre imagination en fonction du résultat souhaité, de votre capacité à déplacer un pot plus ou moins lourd, et de ce que vous aurez sous la main.

Ainsi, vous pourrez planter votre nénuphar dans des bacs, des bassines de récupération, des pots de différentes tailles, ou des contenants que vous aurez vous-même fabriqué.

Auge de maçon

Bacs de rangements, seaux et conteneurs de pépinière

Caisse en bois de sapin

Concernant la matière, si le plastique est généralement privilégié pour une question de poids, rien ne vous empêche d’utiliser autre chose. Les pots en terre cuite par exemple sont d’excellents supports pour les bactéries utiles dans un bassin.

Vous pouvez également concevoir des contenants en bois auxquelles vous donnerez la forme et le volume souhaité. Contrairement à une idée très répandue, le bois ne pourrit pas une fois immergé et a souvent une durée de vie supérieur au plastique, même pour des bois tendres (privilégiez donc des essences locales et sans traitement afin de ne pas bouleverser ou mettre en danger la vie de votre bassin).

Gardez toutefois à l’esprit que si un contenant volumineux vous permettra d’espacer les interventions et d’obtenir un développement important de votre nénuphar, il sera aussi plus lourd à déplacer. Un volume se situant aux alentours des 15 à 20 litres est un compromis satisfaisant.

Le substrat

Sans parler de « substrat idéal », un des supports les plus adapté et très bon marché, consiste à mélanger 2 tiers de terre végétale lourde et argileuse, avec un tiers de sable. Vous pourrez éventuellement ajouter à cette « base » un tout petit peu de compost bien mûr, et de manière facultative, une poignée de corne broyée si vous en avez. Si vous voulez faire encore plus simple et que vous ne disposez pas de sable, vous pouvez utiliser la terre de votre jardin, pourvue qu’elle soit la plus argileuse et lourde possible et c’est tout ! Cela conviendra parfaitement aux nénuphars.

La Plantation

Quelle que soit la forme sous laquelle vous aurez acquis votre nénuphar (en racines nues ou précultivé en pot), la technique sera la même. Comme vous allez le voir, cette opération est très simple.

Plantation de nénuphar en racine nue :

L’exemple qui est donné ci-après est une plantation de rhizome en pot de 3 litres que nous effectuons sur la pépinière pour les plantes destinées à la vente. La technique est exactement la même avec un contenant plus important.

Le rhizome aura été préalablement nettoyé et préparé, il n’y a donc aucun interventions à prévoir, si ce n’est retirer une éventuelle feuille cassée ou abîmée.

Une fois le contenant sélectionné, remplissez-le au 2/3 avec le substrat. S’il s’agit d’un pot percé, placez au préalable une toile de jute au fond pour que le substrat ne s’échappe pas.

« Collez » la partie coupée du rhizome sur le bord du pot afin de lui laisser un maximum d’espace devant lui et placez-y la dose d’engrais recommandée.

Recouvrez ensuite le rhizome en laissant le point de croissance (partie terminale où se situe les jeunes feuilles et les boutons floraux) apparent. Ceci est important pour le démarrage.

Il vous suffira ensuite d’arroser en pluie fine votre nénuphar afin de tasser le substrat, avant de l’immerger délicatement dans votre bassin.

Plantation de nénuphar en pot :

La technique est identique à n’importe quel rempotage. Comme le nénuphar est déjà pré-cultivé en pot, vous n’avez pas à vous soucier du positionnement du rhizome et il n’y a aucune précaution particulière à suivre. Il faut simplement veiller à ne pas enterrer la motte. Celle-ci doit rester à fleur du substrat qui l’entoure.

En fonction de la profondeur du contenant sélectionné, placez-y au fond une épaisseur de terre adaptée.

Placez le nénuphar au centre ainsi que la dose d’engrais recommandée. Remplissez ensuite tout autour, en laissant 2 ou 3 cm en haut du bac.

Comme pour l’autre technique, arrosez copieusement votre bac afin de tasser le substrat et d’éviter ainsi qu’il trouble l’eau de votre bassin. 

Si vous avez des poissons, pensez à placer une couche de gravier ou de pouzzolane à la surface de votre bac, afin que vos habitants n’aillent pas fouiller dans le substrat. C’est pour cette raison qu’il est recommandé de laissé un peu d’espace en haut du pot au moment du rempotage.

Pourquoi utiliser un pot plus grand ?

Si vous avez acheté votre nénuphar en pot, il est vivement recommandé (pour ne pas dire indispensable) de le rempoter dans un support plus grand.

Si vous le laissez dans le petit volume où il a été cultivé, il va végéter et fleurir peu. Vous risquez d’être déçu alors que cette plante de demande qu’à vous émerveiller.

Comme il n’a pas beaucoup de place, il va chercher à poursuivre sa croissance en dehors du pot et, s’il s’agit d’une variété traçante, risque de prendre ses aises dans votre bassin, entretenant ainsi sa fausse réputation d’envahisseur.

Voici ce qui se produit au bout de 2 ou 3 saisons lorsque un nénuphar avec un rhizome de type « Odorata » (traçant) est laissé dans son contenant d’origine :

Comme on peut le voir, la plante a quitté son pot en faisant « avancer » son rhizome qui s’est enraciné plus loin dans la vase du bassin. Cela complique grandement les opérations d’entretien car il sera très difficile, voir impossible de sortir votre nénuphar.

Exposition et période de plantation

Comme pour de nombreuses plantes aquatiques, le nénuphar a besoin de chaleur et de soleil pour fleurir et se développer correctement. Un minimum de 6 heures par jour d’ensoleillement direct est souhaitable. Placé à l’ombre, votre nénuphar fleurira beaucoup moins.

La meilleure période pour effectuer la plantation ou le rempotage d’un nénuphar se situe entre la fin avril et la mi-août. En dehors de cette période, il vaut mieux s’abstenir d’y toucher. En effet, sa croissance commence lorsque l’eau atteint une vingtaine de degrés, et elle est optimale entre 26 et 28°C.

Si vous le plantez très tôt dans une eau glaciale, il aura du mal à démarrer et vous ne gagnerez rien en terme de développement. Si au contraire vous le plantez trop tard dans la saison, il risque de rentrer en dormance, et n’aura pas le temps de s’enraciner correctement avant de passer l’hiver.

La Fertilisation

Si vous avez planté votre nénuphar dans un bac percé, les racines de la plantes iront s’ancrer dans la vase pour y puiser ce dont elle ont besoin. Vous pourrez donc espacer voir supprimer les apports d’engrais.

Dans un bac non percé, la plante ne pourra pas s’alimenter avec la vase du bassin et il lui faudra capter les éléments contenus dans l’eau. Bien souvent, c’est insuffisant pour une plante gourmande et il faudra alors compenser ce manque par des apports d’engrais.

Par comparaison, on peut imaginer une plantes installée en pleine terre, et la même plante dans un pot sur une terrasse. La gestion sera différente. Comme pour le lotus et la plupart des plantes aquatiques, l’engrais à libération prolongée de type Osmocote® est une solution très intéressante en terme de gestion et d’efficacité.

Sous sa forme « Tablet », il se présente en petits cônes que l’on enfonce directement dans la terre. Il ne représente pas de danger pour la faune aquatiques ni pour vos poissons. La libération est contrôlée et s’étale sur une période de 5 à 6 mois pour la formule que nous utilisons. La dose recommandée est de 3 cônes à la plantation pour un bac de 15 litres, puis 3 cônes les années suivantes au printemps si cela est nécessaire.

Astuce : pour savoir si votre nénuphar installé depuis quelques temps « a faim », observez sont développement. S’il ne fleurit plus et que ses feuilles sont beaucoup plus petites que les autres années : il faut le nourrir ou le diviser.

L’entretien

Le nénuphar ne demande globalement pas trop d’interventions. C’est une plante qui se débrouille toute seule la plupart du temps. Pendant la saison, on se contentera de retirer les feuilles abîmées et les fleurs passées si on souhaite éviter qu’elles ne se décomposent au fond du bassin.

En revanche, il faudra procéder à une vérification de son développement, et effectuer une taille ou une division de ses rhizomes si cela s’avère nécessaire.

Cette opération s’effectue en principe tout les 3 à 4 ans, pendant la bonne saison.

C’est ici que le fait de cultiver vos plantes dans des bacs individuels prend tout son sens. En effet, si votre nénuphar est installé directement dans le bassin, sans pot, il se sera enraciné puissamment dans la vase, et vous serez alors obligé d’aller « vous baigner » parmi les grenouilles pour réaliser l’entretien !

Voici un nénuphar cultivé dans un bac de 20 litres depuis 3 saisons. Il y a encore plusieurs départs au centre du pot.

On peut voir que certains rhizomes sont largement sorti du pot et il est temps d’intervenir pour effectuer un petit nettoyage.

Il faut alors tailler aux endroits indiqués. Cela permettra de récupérer la partie terminale. S’il n’y a pas d’autres départs, vous pourrez jeter le rhizome.

Voici la partie que vous récupérerez au bout du rhizome. Vous pouvez alors la replanter comme indiqué dans le chapitre « plantation ».

Au bout d’un certain nombre d’années, votre bac sera plein de rhizomes entremêlés et vous serez alors obligé de le sortir pour effectuer une division complète et ainsi régénérer le substrat et la plante.

Maladies & parasites

Les nénuphars sont des plantes robustes, qui ont assez peu d’ennemis comparé à d’autres végétaux. 
Ils existent quelques parasites qui peuvent causer des dégâts. Une simple surveillance permet d’en venir à bout sans trop de problème.

Les pucerons :

Les attaques sont fréquentes et presque systématiques chaque années. Elle interviennent en généralependant les périodes de fortes chaleurs.

Il existe différents moyens de lutte :

  • Rincer les feuilles avec un jet d’eau, et si vous avez des poissons, ils finiront le travail (si toutefoisils s’y intéressent, ce qui n’est pas toujours le cas). Il faudra donc renouveler l’opération afin devous débarrasser de ces intrus.
  • Vous pouvez également tenter de les asphyxier en posant sur vos nénuphars des feuilles de sopalin,ou de papier journal. Les pucerons seront noyés par le papier gorgé d’eau à condition que celui-cisoit bien en contact avec le feuillage de la plante.
  • La dernière méthode (c’est celle que nous employons sur la pépinière), consiste à ne rien faire etattendre que la nature fasse le ménage.Les pucerons ont plusieurs ennemis qui feront le travail à votre place. Tout le monde connais lacoccinelle par exemple, mais elle est peu efficace sur le nénuphar. Les plus redoutables sont la larvede Syrphe ainsi que l’Aphidius colemani, qui est une guêpe minuscule de la taille d’un moucheronet qui parasite les pucerons en pondant à l’intérieur. Il faut en générale quelques jours pour que les pucerons soient tous éliminés, mais c’est très efficace.Il est possible de se procurer ces auxiliaires chez certains distributeurs spécialisés et de faire des lâchers.

Feuille de nénuphar, infestée par les pucerons au milieu du mois de juillet.

Pucerons parasités par les Aphidius colemani, ce qui leur donne l’aspect d’une momie.

A ce stade, il ne faut plus rincer le feuillage, car cela éliminerai les Aphidius.

Dans tout les cas, il est vivement déconseillé d’utiliser un insecticide, qu’il soit chimique ou même biologique. Ces produits sont désastreux pour le bassin et mettront à coup sur en danger toute la faune qui s’y trouve. De plus ils peuvent avoir une rémanence importante et entraîner des effets néfastes à long terme dans les environnements aquatiques.

La Galéruque du nénuphar :

De son nom scientifique, Galerucella nymphaeae est un petit coléoptère d’environ 6 millimètres de long. L’adulte en lui même ne provoque que des dégâts légers en faisant des trous dans le feuillage. Le véritable danger provient de sa larve. De forme allongée et de couleur sombre, elle creuses des galeries sinueuses sur la face supérieure de la feuille à tel point que l’on peut finir par voir à travers !

La lutte consiste à surveiller régulièrement le feuillage de vos plantes, et éliminer les parties touchées, ainsi que d’écraser les larves et les oeufs. Cette interventions « mécanique » est très efficace si elle est pratiquée à temps.

Une autre solution consiste à pulvériser une préparation de Bacillus thuringiensis (bactérie qui existe à l’état naturel), sur le feuillage en suivant les recommandation du fabricant. Il faut en général au moins 2 interventions pour venir à bout du parasite qui peut pondre plusieurs fois dans la saison.

Une attaque de galéruque n’est en générale pas fatale au nénuphar, mais dans la mesure où elle détruit le feuillage, la plante s’en trouvera affaiblie, et elle utilisera sont énergie à reconstituer ses feuilles au détriment de la floraison.

Les oeufs pondus par l’adulte sont à peine plus gros qu’une tête d’épingle.

La larve, qui cause les dégâts les plus conséquents. Elle peut être plus ou moins grande.

Les premiers signes d’une attaques qui doivent vous alerter.

Si l’on n’intervient pas, voici à quoi ressemblera une feuille au bout d’un jour ou deux.

Selon le nombre d’individus, cela peut aller plus vite et détruire le feuillage en une nuit.

La grenouille est un allié très précieux. Elle ne consomme pas les larves mais les adultes.

Le Pythium :

Il s’agit d’un champignon microscopique qui peut s’attaquer au rhizome du nénuphar. Il est assez contagieux et peut se propager d’une plante à l’autre. Les symptômes sont caractéristiques et faciles à repérer.

Le feuillage jaunit subitement. Si l’on tire sur une feuille, elle se détachera très facilement.

En observant le rhizome, on constate qu’il a pourri de manière conséquente.

Il est très difficile de s’en débarrasser et si une plante est attaquée, il est vivement recommandé de la retirer du bassin immédiatement. Ne mettez pas le feuillage au composte car les spore du champignon peuvent survivre longtemps dans le sol.

Il est possible de filtrer l’eau de votre bassin sur charbon actif afin d’éliminer une bonne partie du risque de propagation en cas d’attaque. Cependant, suivant le volume d’eau, cette opération peut s’avérer longue et fastidieuse.

Un point rassurant toutefois, le Pythium s’attaque très rarement aux plantes adultes et en bonne santé. C’est généralement sur les jeunes sujets qu’il fait le plus de dégâts. Voilà pourquoi, lorsque vous divisez ou taillez votre nénuphar, il est important de placer vos nouveaux rempotages dans un bassin à part afin du surveiller une éventuelle apparition.

Hivernage et rusticité

Comme son nom l’indique, le nénuphar « rustique » est parfaitement résistant au froid et n’a besoin d’aucune protection. Il passera tranquillement l’hiver au fond de l’eau, même s’il a 20 centimètres de glace au dessus de lui, et attendra patiemment le retour des beaux jours.
Il ne faut en aucun cas sortir votre nénuphar du bassin pour tenter de le mettre à l’abri.

Cette opération lui ferait à coup sûr plus de mal que de bien !
Vous pouvez éventuellement effectuer un petit nettoyage avant l’hiver, qui consistera simplement à retirer les feuilles quand elles commencent à jaunir. Cette intervention évitera que la végétation ne se décompose au fond du bassin, en augmentant le volume de vase.

Nénuphar pris dans la glace (décembre 2019)

Bassin à nénuphars sous la neige

Dernière fleurs de la saison prise dans la glace

Nénuphar sous la glace (janvier 2017)